Premier article de cette nouvelle rubrique "Convalescence", qui s'attache à être un guide de survie en Pma après plusieurs échecs et une mort, celle de notre fille qui nous manque encore et pour toujours.

La convalescence a débuté le lendemain de la prise de sang (cf. Hier / Aujourd'hui et peut-être demain )
Une de mes adorables collègues (oui j'en ai !), qui avait remarqué mes yeux globuleux et mes cernes, m'a prise dans ses bras. Puis, c'est grâce à elle, que la destination du week-end s'est précisé.

Direction Noirmoutier, son sel, ses pommes de terre, le bois de la Chaize et ses plages quasi désertes...
Quasi désertes car j'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de laisser couler quelques larmes à la vue de cette jeune maman avec son petit bébé sur la poitrine. Ca aurait du être moi, mais c'était elle.
Dîner dans un gastronomique à note peu salée pour un étoilé au Michelin.
Explosion de saveurs dans nos papilles.

Mais !
Mais rien à fêter ou bien fêter l'échec !
Nous parvenons parfois à prendre les choses avec tellement de dérision que ça m'interroge vraiment sur notre état mental. Nier notre souffrance, faire comme si tout allait bien pour satisfaire tout le monde, bref, se montrer à la hauteur !

Mais...
Mais à la hauteur de quoi ou de qui ?
Ce week-end là nous nous sommes poussés à bouger, comme nous l'avions fais après l'IMG.
Nous nous étions ainsi retrouvés perdus dans une foire aux vins bourrée de monde ! Mais au moins pas de femmes enceintes (c'est un peu comme au japonais les foires aux vins ! (cf. Mangez japonais ! No brève de comptoir ! )
Pour noyer notre chagrin peut-être...
Je vous assure : nous avons vraiment le sens de la dérision.

Et puis pour finir, samedi dernier tout était fermé ici (ah la ferveur bretonne !), pas moyen de trouver des fruits (bio) pour faire des confitures. Le lendemain, nous trouvons un marché, des fruits bio, et plein de poussettes de partout qui grincent encore dans mes oreilles ! Après les femmes enceintes (cf.Les envahisseuses ), ce sont les poussettes et les landaux qui me sortent par les oreilles ! Eh oui, je vis ces choses là comme ça car ma fille devrait être là dans cette poussette qui grince et dont le père vient de m'écraser les talons !!! Quel con ce valide ! (clin d'oeil à Ticitron ;) )

Pour occuper ces longues journées sans pouponner donc, je m'exerce dans l'art des confitures ! (bientôt en ligne dans la rubrique HS !).
Et là, je rejoins le dernier article de Céline, dans lequel elle explique comment son blog consacré à son parcours Pma, est aussi devenu le blog de ses essais culinaires pour "meubler un peu" (cf. link).

Parce que le jour où tout cela sera fini, qu'adviendra t-il de ce blog ? Qu'adviendrons-nous ?
Je suis allée faire un tour récemment sur des blogs de fin de parcours, pour voir comment ça finissait... un peu comme un livre dont le titre nous accroche, mais alors qu'on le feuillette et découvre le nombre de pages, on a qu'une envie : sauter des passages et savoir comment ça finit !
J'aimerai savoir comment va se terminer cette histoire, ce que sera la chute...

Néanmoins, je ne suis pas encore tentée de me l'entendre dire par une diseuse de bonnes aventures... mais ce jour là viendra avec mon lot de fantômes qui me fait tant souffrir !
Peut-être qu'avant d'en arriver là, je m'arrêterais, perdue dans un rayon de librairie, sur les horoscopes 2009 !

La convalescence est difficile. Se guérir d'une maladie qui n'en est pas une, même si elle dispose de tous les attributs de la maladie dont je vous épargnerai l'inventaire.

Mais ?
Mais dont on s'emploie malgré tout à combattre !
En se forçant à vivre.
A bout de souffle, mais pas au bout de nos larmes.
Ce parcours n'épargne rien. Il est plein de déceptions pour beaucoup, et de joie pour trop peu.
Il est ingrat. Nous sommes aigris.

Le temps qui passe n'arrange rien (cf le dernier post de Ticitron link), en plus des années qui passent et des kilos, on accumule de la souffrance, dans ces mêmes années qui devraient être les meilleures de notre vie, celles où l'on a enfin trouvé un job, un cher et tendre, un nid et où l'on a des enfants parce qu'on s'aime, parce qu'on veut transmettre (cf. J'ai peur de ne jamais avoir d'enfant comme j'ai toujours eu peur de la mort ), parce que c'est beau tout simplement.

Avec des "si" on mettrait Paris en bouteille.
Mais, avec des "mais" aussi !






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